Œuvres

Fiche
Effectif instrumental
Grand orchestre et sons électroniques
4.4.4.4 / 6.4.4.0 / 3perc / 2hp / pno / clav midi / synth / strings
Durée
25'
Éditeur
Date de parution
01/01/2004
Commanditaire
MaerzMusik, Berlin
Création
20/04/2004
Philharmonie de Berlin
Orchestre de la SWR
Sylvain Cambreling (direction)

Terre d'ombre

Notice

Dans la pensée du compositeur, la notion de processus est centrale. Au début de cette oeuvre, un geste initial propose une première présentation du matériau musical qui, après un silence, est repris différemment. Peu à peu émergent des lignes mélodiques qui sont elles-mêmes la conséquence d'une transformation, ou une expression distordue, du matériau de départ. Le discours est en perpétuelle mutation. Dans ce flux sonore, les timbres jouent un rôle central. L'orchestre est utilisé de manière très raffinée, par exemple sous forme de relais (les notes d'une même mélodie sont confiées à plusieurs instruments successifs), ce qui produit de subtiles variations de couleurs et d'éclairages. La texture orchestrale prend une dimension étrange, inouïe, grâce à l'accord des instrument à vents un quart de ton au-dessous de l'accord traditionnel. Ainsi la moitié des flûtes, hautbois, clarinettes, cors et trompettes sont-ils "désaccordés" pour produire les sons définis comme justes dans une conception spectrale. La nécessité d'ajouter à l'orchestre des sons électroniques s'est développée progressivement dans le travail du compositeur. Comme dans nombre d'oeuvres antérieures (Time and Again, 1985, La Dynamique des fluides, 1990-1991, Le Partage des eaux, 1996...), "les sons électroniques sont joués en direct, afin d'enrichir les trames sonores, de préciser les intonations, de combler les vides de l'orchestre en général".

Benoît Walther

Presse

A la prestigieuse Philharmonie, Sylvain Cambreling dirige Murail [...], qui fonda, il y a trente ans avec Michael Lévinas et feu Gérard Grisey, le mouvement spectral, mais qui a su progressivement réintroduire harmonie fonctionnelle, éléments mélodiques et logiques de tension et détente qui font l'expressivité et la flexibilité de la musique tonale. Terre d'ombre déploie pendant vingt minutes un tissu orchestral ultraraffiné entre Debussy et Dutilleux, miroitant de mélodies de timbres, subtilement irisé de cordes en harmoniques parallèles et d'électronique en temps réel.

Eric Dahan,
envoyé spécial à Berlin
Libération, mardi 23 mars 2004

Enregistrement

1 CD Radio France (Densité 21), DE012
Terre d'ombre
Orchestre Philharmonique de Radio France, Peter Eötvös (direction)

Catalogue